Comment (vraiment) atténuer la douleur des contractions ?

Pourquoi certaines femmes accouchent sans aucune douleur tandis que d'autres hurlent et semblent à l'agonie ?
Pourquoi dans les pays dits « en développement », les femmes donnent majoritairement naissance facilement, tandis que dans nos pays « développés » l'accouchement est considéré comme une étape obligatoirement douloureuse et anxiogène ?
​Comment peut-on accoucher sans (presque) ressentir de la douleur ?

L'accouchement   forcement   douloureux :   une   fausse   croyance

« Lorsque la peur est absente, la douleur l'est généralement aussi ». Cette phrase peut paraître folle. Mais c’est pourtant bien la clé principale pour atténuer la douleur ressentie des contractions. « Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées » disait Bouddha. L'accouchement n'est douloureux que pour celles qui croient qu'il l'est.

De nombreux récits rapportent des naissances absolument sans douleur. Les femmes concernées ont toute une chose en commun : l'absence de peur. Elles ont confiance en elle, en leur corps, en leur bébé : elles savent qu’elles sont capables d’accoucher sans assistance médicale.

La peur de l'accouchement douloureux est une croyance particulièrement ancrée dans nos pays occidentaux. Sur d'autres continents, par exemple dans certains pays d'Afrique, les femmes donnent naissance simplement sans être entourées de toute une batterie de scientifiques, et reprennent de suite leur activité. Elles savent que c’est possible.
Elles n'ont pas toute notre préparation à l'accouchement, qui est souvent à double tranchant. En effet, elles renforcent le sentiment des femmes à devoir « apprendre » à accoucher, à croire qu’elles n’en sont pas capables de façon inné et qu’elles pourraient échouer à enfanter. De plus, ces cours de préparation accentuent la peur des complications en mettant l’accent sur la préparation face à des difficultés potentielles (qui restent à la marge).

la   peur   met   le   corps   en   tension

La peur entraine la contraction des muscles, des artères. La tension du corps empêche le col de s'amincir, de s'assouplir, et de s'ouvrir. Elle inhibe l'efficacité de l'utérus. Elle inhibe aussi les hormones de l’enfantement, comme l’ocytocine, l’hormone de l’amour, qui ne peut pas alors pas jouer son rôle en provoquant des contractions efficaces de l’utérus.
La peur crée alors un cercle vicieux : en empêchant physiquement le bon déroulement du processus naturel de la naissance, la future maman se retrouve dans la situation qu’elle appréhendait – avoir un accouchement long et plus douloureux – et valide qu’il faut en effet avoir peur, bloquant encore un peu plus le corps.

les   endorphines

Lorsque le travail est long, l’esprit est crispé et le corps en résistance ne sont pas en capacité de se relaxer et de sécréter des anti-douleurs naturels : les endorphines.
Une femme qui accouche a pourtant grandement besoin de ces hormones : elles produisent un effet tranquillisant et une légère amnésie. Ce sont elles qui font glisser les femmes dans cet état de « semi transe », à la rencontre de leur bébé, entre deux mondes, qu'elles décrivent souvent lorsque la naissance est proche (lors d'un enfantement physiologique).
Les endorphines sont sécrétées en duo avec l'ocytocine naturelle : durant une contraction de l’utérus, les endorphines viennent diminuer la sensation de douleur. Elles ont un effet deux cents fois supérieur à celui de la morphine !

comment   gerer   sa   peur

On le voit, la peur est clairement un facteur inhibant pour le bon déroulement d’un accouchement.
Mais alors, que faire de sa peur ?
La peur est le résultat de notre propre imagination et de notre manque de connaissance. L'éducation et la compréhension sont des antidotes puissants à la peur.
Informez vous en profondeur, grâce par exemples aux quelques ressources citées ici :

• Le bébé est un mammifère (Michel Odent)
• La naissance en BD (Lucile Gomez)
• Le guide de la naissance naturelle (Ina May Gaskin)
• Accoucher par soi-même (Laura Kaplan Shanley)
• Enfanter en conscience (Aurélie Païno)
• Faut pas pousser (Nina Narre)

 
 Nourrissez vous de récits d'enfantement positifs, et déconstruisez petit à petit les fausses croyances ancrez dans notre société et inévitablement en vous, pour enfin retrouver la confiance en votre corps ..

dirga   pranayama

Mais outre la gestion de sa propre peur, quels sont les autres outils pour gérer la douleur des contractions ?
La plus importante à mon sens est la préparation à une VRAIE respiration profonde et consciente, et pas juste une respiration abdominale.
Pratiquez la respiration en trois parties (« Dirga Pranayama »), et exercez vous tous les jours durant le dernier mois de grossesse pour que cette respiration devienne un automatisme. Le jour J, vous n'aurez alors pas à réfléchir et pourrez profiter pleinement des bienfaits !
Les principaux bienfaits justement du Dirga Pranayama pour l'accouchement :

• Garde la respiration sous contrôle, et l'esprit également (utile pour la phase de désespérance !).
• Apaise et réduit considérablement le niveau d'anxiété et de stress (cercle vertueux pour une bonne gestion de la peur, on aime).
• Procure un sentiment d'ancrage à l'instant présent, permettant de vivre pleinement l'évènement et d'accroitre la confiance en soi, tout en pouvant accéder plus facilement à une « transe » (car facilite la libération des endorphines).

Les pouvoirs de cette respiration sont incroyables. Elle est d'ailleurs proposée par plusieurs sage-femmes pratiquant I'AAD.

les   autres   outils   pour   attenuer   la   douleur   des   contractions

D'autres outils peuvent être très utiles pour apaiser la douleur ressentie durant les contractions :

• Autohypnose / Mantras : Durant votre dernier mois de grossesse, trouvez un moment chaque jour pour vous relaxer puis répéter à voix hautes des affirmations positives sur l'accouchement, avec conviction, qui vont s'ancrer en vous et reprogrammer vos croyances (encore un cercle vertueux pour bien gérer sa peur, on adhère !). Il existe des professionnels formés et spécialisés dans l’hypnose pour l’accouchement. Vous en retrouverez par exemple ici sur Materneo.
• Peigne d'acupression : Détourne l'attention de la douleur des contractions, aide à la circulation de l'énergie et de la chaleur dans votre corps
• Liane de suspension : Pour vous étirer efficacement le dos durant les contractions, et libérer le bassin pour une descente plus rapide de bébé.
• Ballon : Pour rester en mouvement constant durant l'enfantement et aider à vous mettre dans des positions antalgiques, permettant une descente plus rapide de bébé.
• Ambiance : Créez une ambiance chaleureuse chargée en énergies positives, qui vous correspond et vous réconforte. Quelques idées : diffuser de la sauge planche pour les énergies, disposer des bougies de naissance, diffuser des lumières tamisées créant une ambiance intimiste, …

 
Avec tout cela vous êtes maintenant parfaitement armée pour reprogrammer vos croyances autour de l’accouchement et trouver les outils qui vous soulageront !